SOUS LE JOUG DU PATRIARCAT
Les violences contre les femmes
 
Des insultes aux féminicides, les violences contre les femmes explosent.
Les chiffres officiels sont effarants, même s’il ne s’agit là que de la partie visible de l’iceberg. Car, pour diverses raisons, les victimes se murent souvent dans le silence, ne déposent pas plainte, ne s’adressent pas aux organismes concernés. A celles qui osent sauter le pas, on propose de ‘’pardonner’’ à l’agresseur, lorsqu’elles ne sont pas culpabilisées au nom de ‘’valeurs familiales’’ rétrogrades et misogynes, qui encouragent et légitiment l’impunité. 
Quelles sont les raisons à l’origine de ces violences ? 
Quelle est l’ampleur des féminicides ? 
Quelle est l’attitude des autorités, notamment la police et la justice, face à ces violences?
Après avoir rappelé le combat des femmes algériennes pour leur émancipation citoyenne, de la guerre de libération nationale à la mobilisation contre le Code de la famille dans les années 80, l’auteure mobilise les notions de patriarcat et certains de ses mécanismes : la violence symbolique, l’habitus mis en œuvre par différentes sociétés pour instituer des rapports de domination, et dresser ainsi les corps et les esprits afin de tolérer ces violences psychologiques, physiques, sexuelles… instaurant ainsi un continuum féminicidaire. Cependant, cette approche ne saurait omettre le recours à l'intersectionnalité qui révèle que toutes les victimes ne sont pas logées à ''la même enseigne''. 
Au carrefour de la sociologie, des études féministes, de la psychanalyse et de la politique, cet ouvrage dresse l’état des lieux et tente de déplier les causes et les enjeux d’un fléau qui tend à se ‘’normaliser’’.
En ces temps de reflux des luttes démocratiques, le traitement réservé aux violences contre les femmes est un indicateur majeur sur les dérives de la société. C’est dire l’urgence d’une mobilisation générale pour les contrecarrer. 
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L'auteure : Professeure des universités, spécialiste en psychologie clinique et psychologie sociale, Chérifa BOUATTA est directrice du Laboratoire Interdisciplinaire Santé et Population (Université Aboudaou, Bejaïa). Présidente de l'Association pour l'Aide, la Recherche et le perfectionnement en psychologie (SARP), elle dirige la revue Psychologie. Elle est également membre de la commission Santé Mentale (Ministère de la Santé et de la Population), et du réseau francophone « GENRE ».
Pendant plus de 10 ans, elle a exercé auprès de victimes de violences terroristes.